lundi 21 octobre 2013

Histoire du terroir

Koste 'r c'hoed et Rohan
Le visiteur de passage dans le secteur de Quénécan, entre Morbihan et Côtes d'Armor peut se demander ce que vient faire le nom de la puissante famille de Rohan dans ce petit terroir. Et bien non seulement le pays leur appartenait, au moins jusqu'en 1802, date à laquelle le duc de Rohan vend la forêt de Quénécan à son régisseur des Forges de Lanoué, le Comte Henry de Janzé mais surtout parce que sur la commune actuelle de Sainte Brigitte (56), au bord de l'étang des Salles, se cachent sous les ronces, les ruines d'un ancien château, lieu de séjour des Rohan dans la région et dans lequel a été notamment signée la charte de fondation de l'abbaye cistercienne de Bon Repos, sur l'autre rive du Blavet (en Saint Gelven). Cet endroit remarquable de la forêt abrite un gisement de cristaux d'andalousite à inclusions charbonneuses qui sont à l'origine des armes de la famille de Rohan (d'abord six puis neuf macles d'or sur fond de gueules aboutées trois à trois).

Dans sa matrice de schiste, l'andalousite vue en section est losangique avec figures charbonneuses de couleur noire pouvant parfois faire ressembler la coupe de ce minéral à une croix.C'est un silicate d'alumine produit par métamorphisme.Pour en savoir plus sur ce sujet, voir l'article du 22/01/2013 sur rosquelfen-pj.blogspot.com
Ce symbole cruciforme n'a pas manqué de frapper les esprits au cours des siècles. Le château est déjà mentionné  en 1184 comme indiqué précédemment, mais aussi en 871 (Cartulaire de Redon) qui parle de la venue à cet endroit du roi Salomon. Les archéologues (de Keranflec'h Kernezne)  mentionnent l'existence d'une villa romaine sur une probable implantation celtique. Aussi loin que remonte la mémoire (fouilles archéologiques, documents historiques, archives de Bon Repos...), cet endroit a attiré des hommes qui se sont interrogés sur le mystère de ce sol marqué de croix.
Aujourd'hui des passionnés de culture bretonne et des danses traditionnelles en particulier s'interrogent sur le rôle de ce château dans la diffusion du Trihori, cet ancêtre des gavottes et donc aussi du koste 'r c'hoed.

vendredi 18 octobre 2013

Patrimoine immatériel

Journée nationale d'étude du Koste 'r c'hoed

Le 6 octobre dernier et à l'initiative de la confédération Kendalc'h et sa Commission Danses, s'est déroulée à Perret la journée d'étude du Koste 'r c'hoed, journée organisée pour les groupes de la catégorie "excellence".
Les coupures de presse ci-jointes relatent l'événement. Le petit bourg de Perret, centre du koste 'r c'hoed, a donc vécu une journée un peu particulière et animée par la présence d'une soixantaine de danseurs ainsi que des musiciens désireux de connaître les spécificités de cette belle danse  toujours appréciée des amateurs de festou noz et de danses traditionnelles bretonnes. Pour cette occasion, des danseurs chevronnés du terroir et de la région proche (Pays Pontivyen, Pourlet, Fanch et Fisel) ont formé la ronde et montré le style particulier de cette danse à laquelle ils sont attachés et qu'ils contribuent de cette manière à préserver en assurant sa diffusion dans le respect du style et du pas.

mercredi 16 octobre 2013

Patrimoine historique et industriel

Le moulin à tan de la Forge Neuve
Dans la forêt de Quénécan, en plein coeur du terroir koste 'r c'hoed et sous le petit étang de la Forge Neuve, se remarquent encore aujourd'hui les ruines du vieux moulin à tan qui servait autrefois à produire le tanin nécessaire au traitement du cuir. Cette activité industrielle se faisait en parallèle à la fabrication du fer aux Forges de Guénault (Ste Brigitte en 56 et Perret en 22).

Cette vue (cliquer dessus pour agrandir) montre les restes de la roue à aubes qui servait à entrainer le mécanisme de broyage des écorces de chêne. Le ramassage des écorces se faisait saisonnièrement par les paysans du pays, sur les chênes de 9 ans et à l'aide d'un os de cheval taillé pour ce travail (témoignage de madame Videlo du Gouvello en Ste Brigitte).




Mécanisme du "peigne", ensemble de poutres en bois, verticales, entrainées par une lame incurvée qui soulève successivement chaque élément du peigne, le faisant tomber dans une gorge où sont disposées les écorces.Un tel mécanisme est rarissime aujourd'hui en France et mérite un effort de préservation. Une association et le propriétaire privé tentent de conserver ce patrimoine en espérant pouvoir le restaurer.

Couteaux métalliques à la base de chaque élément du peigne, partie tranchante du mécanisme.

vendredi 11 octobre 2013

mode vestimentaire koste 'r c'hoed

Mode vestimentaire Koste 'r c'hoed

Nous avons vu dans les articles précédents que les femmes du Koste 'r c'hoed (Lande de Gouarec en Plélauff, Perret et Sainte Brigitte) avaient adopté la mode Fanch que l'on retrouve dans le pays du même nom, au nord du Blavet. L'un des articles précédents montrait le costume femme des artisans et commerçants du terroir. Ici, c'est la mode paysanne qui est représentée dans cette photo de mariage prise à Sainte Brigitte en 1929 (mariage de Valentin Hubert et Ernestine Isopt).

Les paysannes d'un certain âge ont toutes la même tenue: bustier à bande de velours à angle droit, plastron blanc et ruban noir simplement noué autour du cou, coiffe Fanch et tablier à poches sans devancier.(Il n'a jamais été vu de devancier sur un tablier durant cette période dans le Koste 'r c'hoed). Entre 1900 et la dernière guerre, la mode est au noir. Seule la hauteur de la jupe évolue de la cheville en 1900 à mi mollet en 1930. Une bande de velours peut également terminer les manches mais elle n'est pas systématique.

Photo E. Labaye (collectage M.C. Garrin)
Cliquer sur la photo pour l'agrandir.

jeudi 10 octobre 2013

Danse koste 'r c'hoed

Danse Koste 'r c'hoed

La danse Koste 'r c'hoed est une gavotte croisée dont le terroir de pratique d'origine est situé sur la bordure de la forêt de Quénécan. La vitesse d'exécution de cette danse est comprise entre 164 et 176 noires/minute, ce qui correspond à un rythme intermédiaire entre la gavotte Pourlet et le laridé-gavotte Pontivyen.

Sur la photo, le huitième temps de la danse koste 'r c'hoed, lors d'une répétition à Rosquelfen, à proximité immédiate du terroir d'origine, en septembre 2013. En effet, c'est le Blavet qui fait la limite nette entre le koste 'r c'hoed au sud et le Fanch au nord. Dans cette partie de la commune de Laniscat dont dépend Rosquelfen,on est donc en pays Fanch. La danse était autrefois marquée par ce pas croisé, un style dont le berceau était Perret et Sainte Brigitte. La danse à Rosquelfen s'appelait alors le "fanch croizet" (qui n'est pas une création des cercles celtiques contrairement aux rumeurs persistantes sur l'origine de ce pas),c'est-à-dire avec un mouvement de jambes beaucoup plus ample que le plinn actuel (danse du pays Fanch). Cette observation est également valable pour le Fisel dont les danseurs de Plouguernevel croisaient leurs premiers temps  et pour le Pourlet où les croisés intervenaient également dans la danse (Langoélan, Morbihan). Cette diffusion géographique du "croisé", style particulier du koste 'r c'hoed, montre bien les interpénétrations d'influences qui, malgré la disproportion de taille de ce petit terroir avec ses voisins (Fanch, Pourlet et Fisel) restait capable de les influencer.

mercredi 9 octobre 2013

koste 'r c'hoed

mode vestimentaire
Le terroir koste 'r c'hoed se situe à un carrefour de modes vestimentaires. Il se caractérise par le port de la coiffe Fanch, toutes classes sociales confondues. Le port de cette coiffe a cessé au tout début des années 1970 où l'on voyait encore quelques femmes âgées la porter. Les documents photographiques allant de 1900 à 1950 montrent que les paysannes sont en bustier et jupe noire avec tablier à poches sans devancier et bande de velours entourant le col, à angle droit. Parfois, une bande de velours termine également les manches. Dans la classe sociale plus aisée: commerçants, artisans, le costume est différent (dit "à la parisienne").
 Cette première photo montre l'exposition de costumes réalisée pour la journée nationale du Koste 'r c'hoed à Perret le 6 octobre dernier. A gauche de la photo, les costumes du pays Pontivyen, mode "Mouton blanc" que l'on trouve dès le sud de Ste Brigitte (prêt M-H Conan Le Baron); au centre, le costume Fanch détaillé ci-dessous(prêt Maryse Le Falher) et à droite, les costumes Pourlet que l'on trouve à l'ouest (Silfiac, Lescouët-Gouarec, prêt Fabienne Le Baron) et tout au fond à droite un ancien "Mouton blanc" (milieu XIXe) mode de Guémené(prêt Margot L'Helgoualc'h).


Cette photo montre le costume féminin qui n'a pas de châle dans le koste 'r c'hoed, contrairement à Gouarec et dans le pays Fanch. Les tabliers brodés de noir reflètent la richesse de leur propriétaire. Les coiffes sont simples avec chignon dans une résille. Cette mode annonce déjà le type "Haute Bretagne" et est appelée ici fanchon (allusion à une mode frivole (les cheveux sont visibles).
Agrandissement de la photo précédente. En cliquant sur la photo, remarquez le détail des broderies et dentelles du tablier de droite exceptionnellement riche. Le costume de femme présenté ici était porté dans les années 1910-1920. A droite de la photo apparait un costume homme du pays Pourlet voisin, dit Gwenedour et à gauche de la photo, un costume homme "Mouton Blanc", mode Pontivyenne.

mardi 8 octobre 2013

Patrimoine

le koste 'r c'hoed (ou Kost' ar c'hoat)

On désigne sous ce terme un petit terroir de danse situé dans l'ancien pays de Vannes, au sud du Blavet et qui regroupe la Lande de Gouarec en Plélauff, la partie Est de Lescouët-Gouarec, Perret et Sainte Brigitte. Depuis la Révolution Française, ce terroir est divisé en une partie Costarmoricaine (22): Plélauff, Lescouët-Gouarec, partie Est et Perret et une partie Morbihannaise avec Sainte Brigitte.
Voir aussi les articles sur ce thème dans "rosquelfen-pj" en choisissant la rubrique "patrimoine".